Les généalogies des familles juives sont généralement difficiles à établir en raison des persécutions qu'elles ont subies et des destructions qui en ont découlé . Leur intégration dans la communauté nationales, amorcée lors de la création de l'état civil, sera facilité par Napoléon Ier qui les encourage à s'organiser en consistoires et les obligera à adopter, en 1808, un nom de famille définitif .
EN PREAMBULE .....
En France, les juifs étaient très peu nombreux sous l'Ancien Régime . En fait, on ne trouvait des communautés juives en Alsace et en Lorraine, provinces récemment rattachées au royaume, à Avignon et dans le Comtat Venaissin, territoires faisant partie des Etats pontificaux, et à Bordeaux et Bayonne, où ils s'étaient établis pour pratiquer le commerce et où ils n'étaient que tolérés . Au début du XIX ème siècle, moins de 50 000 juifs vivaient en France .
DEUX ORIGINES DISTINCTES
On distingue les Sépharades et les Ashkénazes en fonction de l'origine géographique des familles .
- Les Sépharades - En hébreu, "sépharade" signifie "ESPAGNE" . Les Sépharades sont les descendants des juifs expulsés d'Espagne en 1492 . Mais en fait on désigne aujourd'hui tous les juifs originaires du bassin méditerranéen et d'Orient dont la langue traditionnelle est le judéo-espagnol ou le judéo-arabe . Les Sépharades d'Algérie ont acquis la nationalité française en 1870 par le décret Crémieux . Ils ont été nombreux à s'installer en métropole, surtout après l'indépendance de l'Algérie en 1962 .
- Les Ashkénazes - En hébreu, "ashkénaze" signifie "Allemagne" . Les Ashkénazes sont originaires de tous les pays d'Europe centrale . Leur langue, le Yiddish, est un mélange d'allemand et d'hébreu . Leur installation en France s'est échelonnée sur des décennies à partir du XIX ème siècle, souvent à la suite des persécutions dont ils étaient victimes . Les juifs d'Alsace et de Lorraine se rattachent à ce groupe .
DES DOCUMENTS PEU NOMBREUX
Si des registres ont sans doute été tenus par les communautés juives, bien peu ont été conservés . On ne compte pratiquement aucun document datant du XVII ème siècle et fournissant des informations généalogiques . Pour le XVIII ème siècle, quelques registres concernent les naissances, les circoncisions, les mariages ou les décès, mais ils datent le plus souvent de la seconde moitié du siècle . Bordeaux (1707) et Metz (1717) disposent des registres les plus anciens .
Les registres de circoncision étaient tenus par les rabbins circonciseurs et n'ont pas toujours été conservés . Rédigés en hébreu, leur lecture est souvent difficile .
Les mariages donnaient lieu à l'établissement d'une kétouba (pluriel kétoubot ), sorte d'acte de mariage qui n'étaitr les hommes et qui avait pour but fr protéger l'épouse en cas de divorce . Elle était donc remise à la famille de celle-ci . La Ketouba précise les noms et prénoms des mariès et de leur pères, le lieu du mariage et les conditions d'un éventuel divorce . Certaines sont même très précises et indiquent plusieurs générations d'ascendance . Les qualités esthétiques de ces ketoubot en ont fait des objets de collection de sorte qu'un grand nombre ont été conservées .
Les communautés ont également tenu des registres dans lesquels étaient inscrits tous les événements familiaux : naissance, bar-mitsva (majorité religieuse des garçons à 13 ans ), mariage et décès . Mais ces registres n'ont pas toujours pu être conservés et les indications qu'ils contiennent sont souvent moins précises que celles des registres de l'état civil, du moins après 1792 .
DES DOCUMENTS SPECIFIQUES
En France, quelques documents spécifiques aux familles juives peuvent également être consultés . Le plus important est l'ensemble des registres établis en application de décret de Bayonne du 20 juillet 1808 par lequel Napoléon obligeait tous les juifs de France à choisir un nom de famille et un prénom fixes . Pour certains ce décret ne fit que légaliser un nom déjà utilisé, mais pour la majorité il s'agissait d'en adopter un totalement nouveau .
Ces registres étaient établis dans les mairies en double exemplaire . Ils constituent un instrument de recherche incontournable .
Plus ancien, mais partiel, est le dénombrement des juifs d'Alsace, datant de 1784 . Il s'agit de listes nominatives comprenant pour chaque famille les noms et prénoms de chaque personne et la fonction du chef de famille . Environ 19 000 personnes sont ainsi présentées .
Il existe également des registres à partir de 1763 concernant les naissances, les circoncisions, les mariages et les décès pour les quatre "carrières" que constituaient, dans le Comtat Venaissin, les villes d'Avignon, Carpentras, Cavaillon et l'Isle-sur-la-Sorgue .
UNE INTERNATIONALISATION
Du fit de la dispersion des familles juives dans le monde entier, des initiatives ont été prises à l'étranger qui peuvent intéresser des familles françaises .
Ainsi, le musé de Diaspora à Tel-Aviv abrite un centre de généalogie très actif qui rassemble des informations provenant de tous pays et qui peut fournir des copies des généalogies déjà établies .
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