Les hôtesses de l'air et les stewards sont des figures familières et indispensables de tout voyage en avion . Mais leur métier ne s'est véritablement développé qu'après la Seconde Guerre mondiale .
Le souci du service à bord n'apparaît en effet que dans les années 1930 aux États-Unis alors que s'installent les premières lignes régulières de passagers . Mais à l'époque, le personnel n'est pas formé et travaille dans des conditions difficiles .
LES PREMIERS BARMANS
Malgré le développement de l'aviation durant le premier conflit mondial, voler reste encore une aventure entre les deux guerres . sauf exception, les premières lignes sont surtout destinées à transporter du courrier . Seuls quelques passagers sont admis à bord, parfois coincés entre les sacs postaux ! Le service, alors rudimentaire, est assuré par un seul steward, qu'on appelle alors barman, chargé de servir des rafraîchissements et parfois un repas froid léger . Cependant, plusieurs compagnies voient le jour dans les années 1930, en particulier Air France en 1933, et les vols passagers réguliers commencent à se généraliser, ce qui amène à recruter un nouveau personnel de bord .
DES FEMMES A BORD
La première hôtesse de l'air est une infirmière américaine, Ellen Church, employée à titre expérimental sur ce vol de Boeing Air Transport .Il lui faut en quelque sorte "materner" les passagers et c'est pourquoi on a choisi une "nurse" habituée à s'occuper de malades . Le test est concluant : les 14 passagers sont ravis et la compagnie décide de généraliser la présence des "filles du ciel" comme on les appelle alors, dans ses avions . Avec les hôtesses, le service acquiert une dimension supplémentaire :il ne s'agit plus seulement de distribuer cafés et collations, mais de sécuriser les passagers et de représenter la compagnie . L'avion est encore réservé à une élite et les hôtesses sont recrutées parmi les jeunes filles de bonne famille ayant une parfaite éducation . A travers elles, c'est l'image du savoir-vivre et de l'élégance qui doit s'imposer .En France d'ailleurs, leurs uniformes sont dessinés par des couturiers prestigieux et ce jusqu'à nos jours . Elles doivent en outre être célibataire et sans enfants et, jusqu'à la fin des années 1950, elles n'ont pas le droit de se marier pendant la durée de leur contrat .
UN MÉTIER DIFFICILE
Le métier demande, en effet, de la disponibilité . Les heures de vol ne sont pas limitées et les relèves n'existent pas encore . Le trajet Paris-Saïgon, par exemple, prend trois jours, pendant lesquels les hôtesses et les stewards suivent les passagers nuits et jours, y compris pendant les escales où ils s'occupent de l'hébergement et de la restauration . Le steward est recruté sur son savoir-faire hôtelier . Il est responsable des repas servis à bord, de la commande au service de bord en passant par la livraison . Il commande, au restaurant de l'aéroport ou à l'hôtel le plus proche, le nombre de repas nécessaire . Il confectionne les plateaux dans une petite réserve à vivres . L'hôtesse est responsable des billets des passagers dont elle collecte les souches pour assurer la recette commerciale . Elle aide le steward au service et s'assure du bien-être de tous . Il n'existe pas encore de formations spécifique :on apprend sur le tas et on improvise !
UN DÉBUT DE FORMATION
Après la guerre, en 1946, Air-France organise les premiers stages de formation pour ses futurs hôtesses . Les cours sont variés : histoire et fonctionnement d'Air-France, la femme française dans l'aviation, richesses touristiques, éducation physique, psychologique et commerciale .... Ils sont dispensés par des stewards déjà actifs . A cette époque, on recrute beaucoup d'infirmières qui ont servi pendant la guerre, dans les avions de rapatriement sanitaire . Elles introduisent la notion de sécurité et de secourisme dans le métier : les hôtesses doivent désormais garantir la sécurité des passagers et être capable de traiter un malaise par exemple . Quant aux stewards, ils sont maintenant pré-recrutés à l'école hôtelière de Thonon-les-Bains . Cependant, le steward est toujours aussi rudimentaire . "Le service, quel service ? se souvient Nicole Darde . Cinq tasses de bakélite pour tout le monde, pas vraiment de quoi les laver ... Pas de siège d'hôtesse, au décollage et à l'atterrissage on se cramponnait comme on pouvait ... Café ou café au menu, de la poudre et de l'eau chaude feront bien l'affaire pour réchauffer nos passagers transis de froid, sous leur unique couverture, le temps de la pressurisation n'était pas encore venu ..." (Air-France de Michel Fraile aux éditions Ouest-France) . Le métier n'en est encore qu'à ses débuts ...
Le DC8 ouvre l'ère des avions à réactions qui, plus rapides, réduisent les temps de vol et le nombre d'escales tandis que, plus tard, les Jet Boeing permettent le transport de masse . Le métier des personnels navigants évolue alors rapidement et se modernise .
D'après un article de Florence Fourré-Guibert
KLM, la compagnie allemande , en 1919, puis Impérial Airways, la future British Airways en 1924 ont vue le jour avant Air-France en 1933
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