mardi 16 juillet 2013

LE CORSAIRE

Qu'il soit basque, breton ou nordiste, le corsaire pourfend les siècles et les mers avec bruit et fureur, à mi-chemin entre le forban et le héros . Ce "guerrier à la commission" est un milicien de la mer, autorisé par l'état à "courir" contre les navires ennemis par temps de guerre .
 
Longtemps, on confond le pirate, véritable voleur de mer, sans foi ni loi, tirant à boulets rouges sur tout ce qui bouge, et le corsaire qui fait peu ou prou la même chose, mais avec aval officiel de son souverain et dans le respect de certaines règles ! Les bases de la guerre de courses, posées en France à la fin du Moyen Age, se mettent vraiment en place au XVII ème siècle .
 
Cette guerre a pour but de nuire au commerce ennemi et de l'asphyxier . Dunkerque, Saint-Malo, Brest, La Rochelle, Les Antilles, Le Canada ....., les ports s'arment en course . Si tout corsaire rêve de butins mirobolants, les coups durs et les retours bredouilles ne sont pas exclus ! Activité on ne peut plus aléatoire, la course ne compense pas la misère des milieux maritimes de guerre .
 
Pourtant, le mythe a la peau dure, relancé de-ci de-là par quelques prises exceptionnelles .

CAP SUR L'ARMEMENT DE COURSE

Les bâtiments corsaires sont armés par des particuliers, souvent d'anciens négociants en mal d'affaires . Plus que des propriétaires seuls, ce sont plutôt des sociétés par action qui se lancent dans la course . Pour stimuler le phénomène et faire du corsaire un auxiliaire de la marine de guerre, on encourage à tout-va . Plusieurs textes viennent réglementer la pratique, surtout à partir du XVII ème siècle . Lettre de marque et dépôt d'une caution avant le départ sont généralisés .
La capture doit donner lieu à un "jugement de bonne prise". Les prises ne peuvent être faites qu'en temps de guerre, sous peine de piraterie . Interdiction absolue de s'en prendre aux nationaux, aux alliés et aux neutres, la définition de neutre étant, bien sûr, source de litiges .

A BORD DES CORSAIRES

Ce qui fait avancer l'équipage corsaire ? L'espoir du profit, parfois aussi l'esprit patriotique ... La plupart des capitaines proviennent de la marine marchande . A bord, ils sont les seuls maîtres, responsable de la conduite des opérations, selon un plan de campagne établi avec l'armateur, et de la discipline . Ils sont en charge du difficile recrutement de l'équipage .Un système d'avances avant départ instauré .Plus attrayante, la course fait concurrence à la marine de guerre, d'où des débauches et des tiraillements réguliers dus à un quota sur le nombre de "classés" admis sur les corsaires . Au final, l'équipage est hétéroclite :15 à 30 % d'étrangers et 50 % de terriens pour qui le pied marin n'a parfois rien d'une évidence ......
Les marins sont rémunérés selon un système de parts déterminé en fonction du grade, allant de 12 parts pour la capitaine à 1 part pour le matelot . Un exploit, une blessure ou la mort majorent le barème . En cas de prise, un "capitaine de prise" a la garde de l'équipage capturé et l'on met le cap vers le port ami le plus proche . Le corsaire peut détruire, vendre ou rançonner une prise mineure ou endommagée . Le partage du butin se fait au port d'attache ; après déduction des droits d'amirauté et autres, 2/3 vont aux armateurs et 1/3 aux équipages .

LA COURSE A BOUT DE SOUFFLE

De façon générale, les armements corsaires sont peu rentables, même si certains sont chanceux . 90 % des navires corsaires sont pris avant le fin de la troisième campagne . En sus, les armateurs sont peu rigoureux pour établir les comptes et trichent sur la valeur des prises . Ce qui n'est pas sans déclencher des émeutes parmi les équipages, voire des mutineries . Dès le XVIII ème siècle, la course est montrée du doigt par les philosophes . Au siècle suivant, elle marque le pas . L'inefficacité de cette stratégie, le développement des marines nationales, la prise en charge par les grands Etats de la police de la mer, l'apparition des navires à vapeur : autant de facteurs qui entraînent la disparition progressive des armateurs individuels . La course est jugée hors-la-loi en1856 lors de la déclaration de Paris . Fin d'une légende !

POUR EN SAVOIR PLUS SUR UN ANCETRE CORSAIRE

Pour en savoir plus sur un ancêtre corsaire, vous pouvez consulter les registres matricules des marins et les rôles d'équipage des bateaux aux archives des régions maritimes ou de la marine .Il existe aussi une très fermée Association des descendants de Surcouf dont vous pourrez faire partie si vous prouvez votre lien de parenté avec le fameux corsaire !


                                           Enrôlement des corsaires par Mac Cormick (1860-1893)


                                          Robert Surcouf (1773-1827)le plus célèbre corsaire de son époque

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