dimanche 25 août 2013

LES TITRES DE NOBLESSE

, la France compte seulement onze ducs, mais près d'une centaine de titres de ducs ont été ensuite crées avant Le titre de noblesse fait référence à une possession . A l'origine on est duc, marquis ou 


comte de telle ou telle terre . Sous l'influence de L'ancien Régime, seule une partie de la noblesse est titrée . Aujourd'hui, 900 titres environ existent en France, hors ceux de duc . Deux cents datent de l'Ancien Régime ; sept cents n'ont été créés qu'au XIX ème siécle .


LA NOBLESSE, UNE "NEBULEUSE"


La noblesse forme sous l'Ancien Régime un ordre unique : le second ordre . Elle bénéficie de privilèges comme l'exemption de la taille, et obéit à certaine règles, comme le "partage noble", qui, en matière d'héritage, avantage l'aîné . Par certains aspects, ses membres présentant les mêmes modes de vie : ils pratiquent la chasse, possèdent un colombier ou pigeonnier, disposent d'un banc à l'église ....Mais cet ensemble n'en présente pas moins d'énormes disparités .
La noblesse est une "nébuleuse" ....Les nobles d'épée, d'ancienne noblesse, côtoient les robins, anoblis récemment par charges ; autant que par l'ancienneté, ils se distinguent par la façon dont eux ou leurs ascendants se sont illustrés : dans de hauts faits militaires, ou lors de charges civiles ou ecclésiastiques .....
Tandis que les hobereaux vivent repliés sur leurs terres, les courtisans, eux, sont proches du roi . cette proximité peut jouer un rôle non négligeable : une Gabrielle d'Estrées, un Colbert, un Pontchartrain, une Mme de Maintenon ne descendent pas de croisés, et pourtant leur poids fut écrasant .


DES NIVEAUX DE FORTUNE DIFFÉRENTS


Le noble couvert de quartiers de noblesse peut n'être qu'un modeste hobereau, lieutenant de vaisseau réduit à mille livres de solde annuelle, alors que le noble récent, petit-fils d'un marchand d'eau-de-vie, peut devenir chancelier de France et second personnage de l'Etat, comme l'Aligre . Le robin de médiocre naissance peut acheter une charge de 250 000 livres, alors que le gentilhomme de vieille souche vit mal dans son manoir ruiné .
Cette hétérogénéité s'atténue cependant par le jeu des alliances, le noble récent donnant volontiers à un noble plus ancien sa fille en mariage pour qu'elle ait "un nom" ; en compensation, la forte dot de la demoiselle "redore son blason" du gentilhomme déchu ....


QUELQUES ÉTAPES IMPORTANTES
 
 
Du XVI ème au XVIII ème siècle, la monarchie va prendre divers édits ou ordonnances concernant la noblesse . Les uns visent à limiter les usurpations, fort nombreuses ; les autres au contraire, élargissent ses rangs par anoblissement .
 
AU XV ème et XVI ème siècle les principales décisions sont les suivantes :
  • 1485 les secrétaires du Roi obtiennent une noblesse ce chancellerie au premier degré .
  • 1560 aux états généraux d'Orléans, la noblesse se plaint d'un trop grand nombre d'usurpateurs . Elle récidive à Blois en 1576-1577, mais le roi refuse l'idée d'un inventaire des nobles par bailliage et sénéchaussée .
  • 1579 l'ordonnance de Blois précise que seuls les nobles ont droit aux qualificatifs "écuyer", "chevaliers" . Elle interdit l'agrégation au second ordre par "la tierce foi" (la possession de fiefs pendant trois générations, ou quarante ans en Normandie).
  • 1583 un édit distingue d'une part les "nobles de race", qui ont quatre degré de noblesse mais peuvent avoir un trisaïeul roturier, et d'autre part les anoblis et issus d'anoblis, qui n'ont pas encore "la race";
AU XVII ème siècle d'autres changement interviennent :
  • 1600 l'édit de taille légalise l'existence d'une noblesse de robe, dont le nom apparaît dans un édit de 1602
  • 1661 alors que Louis XIII s'était opposé à un inventaire des nobles du royaume, Louis XIV décide le 8 février de faire rechercher tous les usurpateurs . C'est Colbert, par arrêt du conseil du 22 mars 1666, qui fera entreprendre la grande recherche, ou réformation . Cette vaste entreprise se prolongera jusqu'en 1727 . Mais ce long recensement fut effectué par des intendants plus ou moins scrupuleux, d'où d'énormes disparités entre les provinces . Au final furent maintenus nobles 2084 bretons, 3008 Normands, 1627 Languedociens, 514 Champenois, 766 gentilshommes du Limousin, 693 nobles de Touraine, Anjou et Maine, et 358 Provençaux ; la Navarre et le Béarn en furent exemptés .
  • 1696 Louis XIV vend 500 lettres de noblesse, puis deux cents en 1702 et cent en 1711 .
  • 1714 Louis Xiv fixe la preuve de noblesse à cent ans .
AU XVIII ème siècle quelques précisions :
  • 1732 pour être présenté à la Cour, un édit impose d'être noble depuis trois cent ans "de noblesse militaire sans principe connu" . En 1759, les exigences deviendront plus fortes : il faudra prouver que l'on est noble depuis 1400 sans anoblissement connu .
  • 1750 un édit permet de devenir noble par trois générations successives de chevaliers de l'ordre de Saint-Louis .
  • 1781 l'édit de Ségur exige quatre quartiers de noblesse pour briguer une sous-lieutenance .
  • 1790 par le décret du 19 juin, l'Assemblée constituante, sur proposition du vicomte Mathieu de Montmorency, abolit la noblesse héréditaire, les titres, les noms de terres et de fiefs, les armoiries, décorations et ordres militaires . Louis XVI ratifia ce décret le 22 juin .
 
DU BON USAGE DES TITRES DE NOBLESSE
 
Les titres de noblesse constituent un patrimoine lié à la perception des revenus de la terre du nom . Leur transmission dans les familles suivait, sous l'Ancien Régime, des règles très précises . Deux personnes, même père et fils, ne pouvaient en aucun cas porter le même titre .
 
PAS DE HIÉRARCHIE ENTRE LES TITRES
  • Sous l'Ancien Régime, les titres de marquis, comte, vicomte, baron n'étaient nullement supérieurs les uns aux autres . Seul le titre de duc était sévèrement réglementé . Les ducs et pairs sont au sommet de la hiérarchie : les princes du sang, "pairs né", en font partie - le titre de "prince" en France ne concerne d'ailleurs que les princes du sang, membres de la famille royale . Puis viennent les ducs non pairs . En 1589, la France compte seulement onze ducs, mais près d'une centaine de titres de ducs ont été ensuite crées avant 1715 .
CHAQUE TITRE EST UNIQUE
  • Un noble concédait les appellations de son choix à chacun de ses fils et à chacune de ses filles . tant qu'un père vit, son fils aîné ne peuvent avoir le même titre que lui, de même que tant que le roi est roi, son fils aîné est Monseigneur le Dauphin . Le même individu est donc amené à porter plusieurs titres successifs . Por exemple, du vivant du duc d'Estrées, le fils aîné pote un titre en rapport avec une autre terre familiale : il est comte de Nanteuil (1623-1626); puis marquis de Coeuvres (1626-1670); il ne devient 2 ème duc d'Estrées (1670-1687) qu'au décès de son père . Son fils aîné sera lui-même successivement comte de Nanteuil (1648-1670), marquis de Coeuvres (1670-1687), puis 3 ème duc d'Estrées, jusqu'à sa propre mort . A chaque décès, chacun ùonte d'un cran dans la hiérarchie des titulatures familiales . Le puîné, deuxième dans l'ordre de naissance, change de titre quand l'aîné décède, et ainsi de suite ....
L'EPOUSE PREND LE TITRE DU MARI
  • Tant qu'elle est célibataire, la jeune fille noble est soumise au même régime que ses frères . Mais dès qu'elle se marie, elle prend le titre de son mari : duchesse, marquise, comtesse, vicomtesse, baronne . En France, elle ne porte jamais le titre de son père, sauf si elle n'a pas de frères et qu'elle épouse un parent à qui reviendra le titre dans l'ordre de succession . A la mort de son mari, c'est l'épouse du fils aîné qui devient tenante du titre, et le sien est alors suivi de la précision "douairière" .
LE TITRE DE NOS JOURS
  • Aujourd'hui, les titres indiqués dans les avis nécrologiques n'ont plus la même signification, dans la mesure où tous les fils s'emparent du titre paternel, qu'ils portent même parfois du vivant de leur père ! Néanmoins, un titre demeure une propriété privée, et il demeure interdit d'usurper le titre d'une autre famille . Pour une bonne part, les titres portés actuellement, à défaut d'être usurpés, ne sont que des titres de courtoisie .
DES FAMILLES PLUS OU MOINS ANCIENNES
 
A l'image de ce qu'elle était au XVII ème et XVIII ème siècle, la noblesse française montre des arbres généalogiques remontant plus ou moins loin dans le temps : avant le XVI ème siècle pour les gentilshommes après pour les autres .
Aux différents groupes recensés ci-dessous s'ajoutent les nobles issus de régions intégrées tardivement au territoire national, soit environ 300 familles aujourd'hui .
 
LES GENTILSHOMMES
 
Ils sont d'ancienne noblesse, et réputés "noble d'épée". Ils peuvent bénéficier de l'iune des quatre qualifications :
  1. Ancienne chevalerie ou noblesse immémoriale : leurs aïeux ont pu participer aux croisades, et ils sont nobles depuis 1250 . Cette qualification concerne peu de familles .
  2. Extraction chevaleresque : le premier aïeul connu est chevalier, l'arbre généalogique remonte avant 1400 sans trace d'anoblissement . Moins de 400 famille aujourd'hui .
  3. Ancienne extraction : la filiation remonte à 1400 sans trace d'anoblissement . A peine plus de 400 familles aujourd'hui .
  4. Extraction : ce sont les familles dites "nobles de race ", telle que les a définies un édit de 1583, exigeant quatre degrés de noblesse paternelle . Environ 800 familles aujourd'hui .
LES ANOBLIS PAR LETTRES PATENTES
 
Ils ont reçu du roi des lettres patentes d'anoblissement : tel Jean Bart, fils de pêcheur, en 1694, ou Duguay-Trouin, fils d'amateur, en 1709 . Ces lettres sont données à eux et "à leurs descendants nés et à naître en légitime mariage". Le roi préférait un anobli illustre à un hobereau ancien, mais sans gloire . Environ 600 familles aujourd'hui .
 
LES ROBINS, ANOBLIS PAR CHARGE
 
Ce sont des parlementaires qui ont acheté leurs charges dans le cadre de la vénalité des offices . Ils siègent dans les cours souveraines, devenues supérieures sous Louis XIV : parlement de Paris, Bordeaux, Rennes et Rouen ; chambres des comptes et cours des aides . Ils sont issus d'élites bourgeoises ou paysannes : laboureurs, marchands d'eau-de-vie, tels les ancêtres des chanceliers d'Aligre ; riches maçons, tels les Colbert .
De génération en génération, d'abord maires ou échevins, ils sont devenus "présidents à mortier", et enfin parfois ministres et secrétaires d'Etat, comme Pontchartrain, Le Tellier, Louvois . ces nobles récents sont majoritairement plus riches que les nobles anciens aux fortunes féodales érodées par le temps . ils représentent environ 350 familles aujourd'hui .
 
D'AUTRES ANOBLIS PAR CHARGES
 
Les anoblis peuvent l'avoir été aussi par charges e secrétaires du roi . Quant aux nobles de cloche, ils doivent leur noblesse à un aïeul consul, maire, échevin, c'est-à-dire à la cloche de son beffroi, anoblissant dans une quinzaine de villes . Ils représentent aujourd'hui, pour les premiers, environ 450 familles, et pour les second environ 250 familles .

 
LA NOBLESSE AUJOURD'HUI
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Sous l'Ancien Régime, les nobles formaient 1% de la population . Aujourd'hui, ils ne représentent plus que 0.2 % des Français .
.Le pays comptait environ 5000 familles nobles en 1900, et environ 4000 familles en 1975, dont 3400 remontent à l'Ancien Régime et 600 au XIX ème siècle . Mais seulement 2000 familles sont inscrites à l'Association de la noblesse française, qui vérifie l'authenticité des titres .




 


 

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