mardi 11 février 2014

FAIRE UNE RECHERCHE TOPONYMIQUE

Plusieurs raisons peuvent vous pousser à entreprendre une recherche toponymique . Par exemple, le désir de retrouver l'origine d'un patronyme lié à un nom de lei ou celui d'en savoir plus sur la région de vos ancêtres .
Cependant , la toponymie est une science difficile et mieux vaut s'en référer aux ouvrages spécialisés plutôt que de se lancer dans des interprétations personnelles . D'autant plus que les pièges à éviter son nombreux ...



RECHERCHER UN TOPONYME



La première étape d'une recherche toponymique consiste souvent à s'assurer de l'existence d'un toponyme et à le localiser . La France étant riche de centaines de milliers de toponymies, il n'existe aucun ouvrage les ayant recensés, mais on peut se reporter à certains documents qui dressent des listes de noms de lieux . L'Institut national de la statistique (Insee) publie une Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits ... depuis 1950, qui couvre 60 départements . On peut aussi consulter le Dictionnaire topographique de la France (1861/1853) qui concerne 33 départements et qui cite beaucoup de micro-toponymes ainsi que les formes anciennes de certains noms .  Les atlas ou les ouvrages de toponymie régionale (ceux des éditions Bonneton ) sont aussi utiles ainsi que les cartes anciennes, celle de Cassini en particulier, qui mentionnent des noms de lieux disparus . Pour plus de précisions, reportez-vous aux fiches déjà publiées sur l'histoire des communes .



RETROUVER L'ORIGINE D'UN NOM DE LIEU



Les recherches permettant de déterminer l'origine d'un toponyme sont souvent ardues . Il faut tout d'abord consulter les documents qui mentionnent le lieu en question et remonter le plus possible dans le temps afin de repérer les modifications du nom, puis tenir compte des lois de transformations linguistiques générales et des dialectes . Mener une telle recherche est hasardeux, mais là encore, vous pouvez vous reporter aux ouvrages de référence, tout en sachant qu'il existe parfois des querelles entre plusieurs écoles . Les premiers manuels de toponymie datent de la fin du XIXe siècle, en particulier ceux d'Henri d'Arbois de Junbainville . La toponymie française d'Albert Dauzat, fondateur de la Revue internationale d'onomastique, que vous pouvez consulter aussi , reste d'actualité ainsi que la Toponymie générale de la France d'Ernest Nègre .
Il existe ainsi de nombreux ouvrages qui recensent plusieurs milliers de toponymes en indiquant leur origine . Certains sont spécialisés dans un domaine particulier, par exemple les noms des plantes ou de rivières . Les dictionnaires sont aussi utiles, en particulier ceux qui traitent des dialectes régionaux, de l'ancien français et du latin . Ils permettent de retrouver des mots oubliés ou d'emploi local, souvent à l'origine des toponymes .



LES FAUX AMIS



En matière de toponymie, rien n'est acquis et les erreurs sont nombreuses, en particulier sur les sites de vulgarisation qui foisonnent su Internet . Méfiez-vous des évidences et des lieux communs . Le plateau de Millevaches en Corrèze en est un bon exemple . Apriori, on pense que ce toponyme est lié à l'élevage bovin pratiqué dans la région . L'explication la plus commune attribue, quant à elle, au nom le sans de "mille sources", ce que n'atteste aucun mot du dialecte local . En fait, le toponyme dérive de "mi", au milieu, "le", de, et "vaque" déformé en vache, lieu isolé . Millevaches veut donc dire "au milieu de nulle part", ce qui correspond bien à la physionomie du lieu ! En outre, l'usage des mots se modifiant avec le temps, il faut déterminer le sens le plus pertinent pour chaque cas . Par exemple, "haie" ne correspond pas au terme que l'on connaît : en pays de bocage, faire référence à une haie, ne renseigne pas puisqu'il y en a partout ! La haie est alors un endroit clos et défendu .



LATIN ET AUTRES LANGUES



Si la référence au latin est parfois justifiée, il ne faut pas la généraliser . D'abord parce que le latin parlé en Gaule n'est pas celui des dictionnaires, ensuite parce que beaucoup de toponymes sont issus de dialectes locaux . La forge (ou le forgeron) par exemple se dit plutôt Fèvre en lange d'oïl, Favre ou Faure en langue d'oc , Schmidt en Alsace, Smid en Flandre, Le Goff en Bretagne, Faverge en Dauphiné ...En revanche, Forgeix (encore un faux ami!) est formé à partir de "fordeus", l'orge, n'a donc rien à voir avec la forge . L'orthographe d'un même mot peut aussi varier, soit à la suite d'une erreur de copie, soit parce que les usages varient . Ainsi le tilleul peut donner Teil, Teilh, Teille, Theil, Thell ...Par ailleurs, un même terme peut désigner deux choses différentes : "cabre" peut venir de "capra", la chèvre, mais peut aussi désigner le noisetier . Enfin, il faut éviter d'être systématique : le suffixe d'attribution gaulois -ac, par exemple, n'explique pas tous les nos en -ac par les patronymes . Ainsi Boussac ne désigne pas "la terre à Bousse", mais un lieu où il y a des buis .






                                                              Carte de Cassini


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