lundi 17 février 2014

LES GRANDES ETAPES DE LA FORMATION DES TOPONYMES

Les noms de lieux ne se sont pas tous formés à la même période : certains sont très anciens, d'autres plus récents, beaucoup datent de la période féodale .
Produits de l'évolution des langues, ils témoignent aussi de l'implantation des diverses populations qui ont vécu sur le territoire de la France actuelle . chaque peuple a ainsi laissé sa marque linguistique à travers les toponymes qu'il a inventés .



LES APPORTS CELTES


Même si on attribue à certains toponymes à l'étymologie mystérieuse une origine préceltique issue du substrat indo-européen, la plupart des noms des lieux anciens remontent à l'époqie gauloise . Les Gaulois sont des Celtes, arrivés en Gaule au cours du premier millénaire avant jésus Christ . De nombreux toponymes portent ainsi la trace d'une origine celtique à travers, par exemple, le suffixe -accos qui s'est décliné en ac et ieu, ey, y, ou é . Chassagnat vient ainsi de chassang, le chêne, et de at : "lieu où il y a des chênes" . Des mots désignant le relief ou l'activité humaine sont aussi venus jusqu'à nous . Candé dans le Maine-et-Loire, dérive de condate, terme celtique signifiant "confluent" . Rouen vient de rotomagus, magus étant "le marché" . Beaucoup d'endroits, adoptent aussi le nom de la tribu gauloise locale : Angers dérive d'Andecavi, Arras dérice de Atrebates, Tours des Turoni ...Quant à Nantes, elle doit son nom à la tribu des Namnètes qui en a fait sa capitale, mais aussi du mot nant, qui désigne une vallée .



LES ROMAINS


La Gaule est envahie par les Romains au premier siècle avant notre ère et le latin vient alors imprimer sa marque, surtout dans les provinces du Sud, romanisées très tôt, comme la Provence, le Languedoc ou encore la Corse . Beaucoup de villes sont alors rebaptisées à la mode romaine . Les suffixes d'origine latine sont nombreux : -etum quidonne -ède, arius qui donne -ier, -acum ....Les villes nouvelles portent souvent le nom d'un empereur . Ainsi Coutances vient de Constantia, en référence à Constantin Chlore, et l'adjectif constantinus a donné le Cotentin . Un certain nombre de toponymes dérivent aussi de noms communs . Les noms venant du latin aqua, par exemple, sont fréquents : Chaude-Aygues, Aigue-Morte ou encore Aix-en-Provence dénommée Aquae Sextia, du nom du proconsul Caius Sextius Calvinus qui y fit bâtir un fort, et du mot aquae qui fait référence aux eaux thermales présentes sur le site .



LES INVASIONS BARBARES


A partir du Ve siècle, l'Europe de l'Ouest subit plusieurs vagues d'invasions venus de l'Est, les "invasions barbares" . Ces peuples, d'origine germanique ou scandinave, apportent un certain nombre de termes qu'on retrouve surtout dans le nord de la France actuelle . Les spécialistes distinguent deux phases dans cet apport linguistiques, une première vers les Ve et VIe siècles et une seconde autour des IXe et Xe siècles . On leur doit les suffixes en -ing, en -ard ou en -tot et -fleur, nombreux en Normandie où les Scandinaves ont séjourné . Fécamp vient ainsi du latin Fiscamnum, lui-même issu du nom scandinave ou germanique du poisson, et Dieppe de l'adjectif scandinave diep, profond, ce que justifie son port en eau profonde .



L'EPOQUE "ROMANE"


La période comprise entre le XIe et le XVe siècle, qualifiée souvent de romane en référence aux langues romanes dérivées du latin, a vu la formation et la stabilisation d'une grande partie de nos toponymes actuels, y compris dans leur diversité dialecte . A côté des noms des lieux classiques, décrivant les particularités de la région, les toponymes liés aux défrichements, à la création de bourg nouveaux, au régime foncier, aux travaux agricoles en général, apparaissent nombreux, témoignant de la nouvelle organisation de la société rurale mise en place à cette époque . De même, le christianisme s'imposant partout, les paroisses se multiplient, adoptant des noms de saints, d'églises ou de monastères . L'Ancien Régime garde en grande partie ces toponymes médiévaux, en les déformant parfois et en y ajoutant de nouveaux noms régionaux .



ET MAINTENANT ?


Les XIXe et XXe siècle produisent peu de nouveaux toponymes, car ceux-ci sont désormais officialisés et ne peuvent être modifiés sans autorisation . Les communes, propriétaires de leur nom, peuvent demander à le modifier, mais le fait est rare . Actuellement, cependant, quelques noms de villes fusionnent dans le cadre des nouvelles communautés de communes . Il arrive aussi que pour des raisons d'image, on veuille changer un toponyme . Le département des Côtes-du-Nord, par exemple, s'appelle maintenant les Côtes-d'Armor, nom jugé plus flatteur et plus représentatif de la région qui, en effet, appartient à l'Armorique . Il faut noter aussi que les lieux-dits sont en régression .






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