samedi 1 février 2014

MARDI GRAS ET CARNAVAL

Mardi-gras, le jour des crêpes, des beignets, des viandes juteuses .... et du carnaval, lui-même dernier jour de bombance avant le mercredi des Cendres, qui ouvre le carême, quarante jours de jeûne et de recueillement avant la joie de Pâques . 
En fait, dans de nombreuses régions, il y a, autrefois, trois jours gras et carnavalesques, du dimanche au fameux mardi, et parfois encore plus . On parle d'ailleurs aussi bien de carnaval que de jours gras indiquant à l'opposé la jouissance alimentaire, si rare autrefois . Depuis le Moyen Âge, la fête est générale partout en France . Elle ne diminue en importance qu'à partir de 1870 puis, surtout, de la guerre de 1914-1918 . 


"RÉVEILLER CARNAVAL"


Jadis, dans plusieurs régions, le carnaval est annoncé par un cortège de musiciens dansant en farandole le samedi à minuit dans les rues, ou par les tambours convoquant tous les jeunes gens sur la place, ou encore par un sacrifice de porc ou d'agneau dont les morceaux servent ensuite au festin de la communauté . 


POUSSER LA FÊTE A L'EXTRÊME


Pendant des siècles, l'Eglise et les pouvoirs publics tentent de réguler un des aspects de la fête de carnaval : celui de licence verbale et physique, qui peut dégénérer en bacchanale violente et obscène . Le carnaval a toujours été propice à une suspension temporaire des règles : la politesse s'efface devant le droit à l'insulte, voire aux coups, la courtoisie devant les grivoiseries, les rôles s'inversent, les symboles érotiques se multiplient ... 


SAVOIR SE DÉGUISER 


Plus fréquents dans les villes que dans les campagnes, les déguisements sont pourtant, pendant des siècles, extrêmement simples : on se contente de se noircir la peau avec de la suie ou du brou de noix, plus tard du cirage, ou de sa blanchir avec de la farine mêlée d'eau . Les couples inversent leurs vêtements, leurs coiffes et leurs chapeaux, ils enfilent de vieux haillons ou se mettent un loup fait de papier barbouillé de suie, d'autres se créent des perruques ou des barbes avec du crin de cheval, de la laine, des plumes de coq ou des rubans ... En Corse, on a même le droit de se déguiser en curé ! C'est à partir du milieu XIXe siècle qu'on se met à fabriquer industriellement des masques en carton, aujourd'hui en plastiques, même si, en France, on ne se masque plus massivement pour le carnaval . La disparition des déguisements date de la fin du XIXe siècle ou de la Première Guerre mondiale . Seuls les enfants continuent à se masquer après les années 1920 . Encore le font-ils de plus en plus rarement dans la rue . A partir du milieu du XIXe siècle déjà, les déguisements ne courent plus les rues, mais se trouvent de plus en plus en milieux clos : écoles, bals masqués ....


FAIRE LA QUÊTE


Dans de nombreuses régions de France, des groupes de jeunes déguisés font la quête de maison en maison, sans dire un mot pour ne pas être reconnus et sans qu'on ait le droit de les démasquer . Il s'agit de rassembler des victuailles pour faire bombance : viande, lard, charcuterie, vin, beignets, oeufs, gâteaux parfois cuits spécialement pour l'occasion comme les fameux küchli d'Alsace, les bottereaux du Maine, les rousettes, les bugnes, les faverolles ou les merveilles frites .... Parfois, les "masques sont équipés d'épées de bois ou de baïonnettes de fortune . Dans les villes, on leur jette, depuis les fenêtres, des dragées, de la menu monnaie ou, plus tard, des confettis . A Château-Thierry, une cavalcade passe, le jour du mardi gras, dans tous les villages alentour pour percevoir "une poule vive, grasse et en plumes " de chaque meunier ! Cette coutume de quête s'éteint au cours du XIXe siècle, plus ou moins tôt selon les régions . 


"TERMINER CARNAVAL"


Le carnaval se termine presque toujours le mardi gras par un repas ... d'où le gras est absent et qui se poursuit parfois jusqu'à minuit . Le maître du festin distribue des cendres pour marquer la fin de la fête et l'entrée en carême . S'il reste de la viande, elle est jetée à l'eau ou bien suspendue dans la cheminée jusqu'à Pâques . En Flandres, les enfants passent de maison en maison frapper sur la porte pour "chasser carnaval" . Dans l'Hérault, des groupes de jeunes gens passent, le mercredi des Cendres, avec des chaînes et des lanternes à la main pour "enchaîner carnaval" . Autre exemple, cité par le folkloriste Arnold van Gennep : l'homme le plus âgé du village passe dans les rues avec une lanterne, le mardi soir à minuit, pour s'assurer que "carnaval est bien parti " . 



                                                    Cortège du Boeuf Gras . Les oies . Paris, 1896





                                                                 Enfants costumés, 1905



                                  Scène de carnaval à Paris, sous Louis XIII, par Beauquevie . Salon de 1907





           Le Carnaval des Rues de Paris, en 1757 . Etienne Jeaurat, huile sur toile . Paris, musée Carnavalet . 




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