samedi 25 avril 2015

L'ASSISTANTE SOCIALE

L'assistante sociale est un phénomène ancien, mais elle est restée longtemps le fait de la charité privée, alors que, de nos jours, la sécurité sociale et les services sociaux relèvent de l'Etat ou des collectivités locales . 
Si jadis, les solidarités s'organisent aussi au sein des corporations ou des confréries, les personnels sociaux sont aujourd'hui des fonctionnaires ou assimilés . Les métiers qui s'y rapportent sont extrêmement divers, assistant social, éducateur, conseiller en économie familiale, psychologue ..., mais tous ont en commun d'être récents . 



LA SUPRÉMATIE DE L'ÉGLISE 


Au Moyen Âge, l'Église, seul corps bien structuré de l'époque, prend en charge les pauvres et les malades, dans le cadre des hospices, qui accueillent aussi les indigents, des monastères et des paroisses . Les abbayes secourent ainsi nombre de nécessiteux . Les plus grandes ont un service spécifique, l'aumônerie, qui centralise, organise et distribue les secours . Elle dispose de locaux propres et d'un personnel religieux parfois important, dirigé par un aumônier . Dans les villages, c'est la paroisse qui sert de cadre à l'assistance, sous la houlette de l'assemblée paroissiale, la fabrique, présidée par le curé . Les subsides viennent de la dîme (entre un quart et un tiers), du cens et des dons . La charité est alors affaire privée et ceux qui s'en occupent sont des particuliers généreux ou des clercs . Cette emprise du religieux perdure jusqu'au XXème siècle, puisque le personnel des hôpitaux reste longtemps constitué de soeurs hospitalières .



COMMUNES, CORPORATIONS ET CONFRÉRIES 


A partir du XVI ème siècle, la charité commence à être prise en charge par les communes et dans une faible mesure, par l'Etat . François 1er est ainsi le premier à créer des établissements laïcs et certains hospices sont placés sous la tutelle des représentants du roi, les intendants . Des bureaux de charité sont instaurés dans les villes, au XVII ème siècle . Cependant, il n'y a rien là qui ressemble à un service d'assistance publique . Chaque commune est libre de ses choix, et ceux qui s'occupent des bureaux sont souvent des notables bénévoles, sans aucune formation . Le social n'est pas un métier .


LES BUREAUX DE BIENFAISANCE : DE LA CHARITÉ A L'ASSISTANCE 


"Les secours publics sont une dette sacrée", proclame la constitution de 1793, mais rien n'est fait pour les organiser . Le libéralisme limite alors le rôle de l'Etat et considère les pauvres comme des incapables ou des fainéants . En 1796, on crée pourtant des bureaux de bienfaisance dans les communes . Non obligatoire, ils fonctionnent souvent comme les anciens bureaux de charité, mais ils constituent une première étape dans la constitution d'un service social public, car ils dépendent des communes et des préfets . En outre, certains évoluent à la fin du siècle et proposent, comme à Nancy, une véritable politique sociale communale avec allocations régulières chômage ou vieillesse . Les salariés qui gèrent ces bureaux deviennent des professionnels qui établissent le bilan des de soins et distribuent les secours à domicile . Ils sont les ancêtres des employés de bureaux d'aide sociale (1935).



L'ASSISTANCE PUBLIQUE 


La loi du 10 janvier 1849 fonde l'Assistance publique à Paris dont la mission est quadruple : secours aux indigents, aux malades, aux enfants abandonnés et enfin aux vieillards et aux incurables . En 1884, le congrès de l'Assistance publique pose les principes d'un service public de secours, principe repris ensuite dans la loi : assistance aux aliénés et aux enfants trouvés, assistance médicale (1893), assistance obligatoire aux vieillards, infirmes, incurables (1905), assistance aux femmes en couches et aux familles nombreuses (1913) . L'essentiel des fonds vient désormais des collectivités publiques . Cependant, il faut attendre octobre 1945 pour voir naître un service, public et unifié, de sécurité sociale .


LE PERSONNEL SOCIAL : DU PHILANTHROPE AU FONCTIONNAIRE 



Pendant des siècles donc, la charité est faite par des particuliers qui font don de leur argent et de leur temps aux démunis, pour des raisons religieuses ou sociales . Au XIX ème siècle par exemple, certains patrons financent des crèches ou des dispensaires pour leurs ouvriers et allouent des pensions aux invalides ou aux malades . On croit alors que les actions de ces seuls philanthropes paternalistes suffiront à enrayer les problèmes sociaux . Cet esprit de philanthropie demeure d'ailleurs bien présent jusqu'après la Seconde Guerre mondiale . Avec l'instauration d'un service public d'aide sociale, entre les deux guerres, ceux qui s'occupent de la pauvreté deviennent des employés de l'Etat ou des collectivités locales et dons de vrais professionnels bénéficiant d'une formation spécifique et passant des concours . Ainsi, c'est en 1932 qu'on crée le diplôme d'état d'assistante de service social . Les choses évoluent pourtant lentement . Les premières générations d'assistantes sociales seront souvent empreintes d'un idéal de charité chrétienne et elles se lancent dans le métier comme on le ferait pour un sacerdoce .



















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